Se rappeller les faits réels pour mieux juger l’actualité

Je propose la lecture du dossier Larousse dédié à la Deuxième Guerre Mondiale à ceux qui souhaiteraient (re)lire l’historique et le contexte de cette guerre. Le dossier est très complet. Pour ce rappel des faits, je n’avais prévu de politique – d’ailleurs je l’ai dit à propos de ce blog – il est neutre. Mais vous imaginez bien que le résultats des élections en Allemagne dimanche dernier, ne me laissent pas indifférent, ils m’inquiètent, me révoltent. C’est aussi pour cela qu’il me semble nécessaire de rappeler les faits réels afin de bien situer certaines opinions exprimées par certains représentants politique en Allemagne.

Vous allez beaucoup entendre parler de ma mamie dans ce blog. Née en 1921 elle était elle-même une victime collatérale de la Deuxième Guerre Mondiale. Ma mamie, je l’adorais, je l’admirais, c’était une femme forte, qui ne sympathisait en aucun cas avec les nazis. Et pourtant, je me souviens d’une discussion dans sa cuisine, où elle m’a dit cette phrase: « Tu sais, tout n’était pas mauvais sous Hitler! »

Nous avons failli nous disputer ce jour-là, jeune adulte que j’étais, je ne pouvais pas accepter cette opinion. J’étais choquée, en colère, révoltée. Elle me parlait de la baisse du chômage, de la construction des autoroutes… Comment pouvait-on énoncer des arguments pareils après tout ce qui s’était passé à l’initiative de ce monstre?

C’est seulement plus tard que j’ai compris que nous ne pouvions pas avoir le même regard sur ce passé, qu’elle avait vécu et que moi, j’avais connu à travers des livres et des cours. Aujourd’hui je porte une analyse plus personnelle, plus différenciée sur cette phrase que surement beaucoup d’allemands ont prononcé à un moment donné même si je ne l’accepte toujours pas.

La raison pour laquelle je partage cette anecdote avec vous aujourd’hui, c’est que les élections en Allemagne et les votes pour l’AfD s’expliquent surement pour une grande partie par les mêmes motifs qu’il y a presque cent ans: le chômage, des propos populistes (et l’arrivée des très nombreux réfugiés en Allemagne). Je ne nie pas les problèmes réels existants. A mon sens, en optant pour le  « vote de protestations », beaucoup d’électeurs banalisent les propos radicaux. Je me vois mal dire un jour à mes petits enfants « Tu sais, tout n’était pas mauvais ce qu’ils proposaient… »

 

 

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